Sandrine Queignec « Je suis heureuse quand je me lève le matin »
Directrice d’une structure institutionnelle depuis douze ans, Sandrine a pris en septembre 2019 une année de disponibilité pour se dédier à plein temps à une activité d’artisan bijoutier initiée trois ans plus tôt. Quelques mois plus tard, la qualité de vie gagnée avec Sissi100fils Bijoux et l’amorce d’un équilibre économique lui ouvrent de nouvelles perspectives.
D’abord, une forte envie d’entreprendre
« Depuis très longtemps, j’avais envie de passer du conceptuel au concret, de prendre part à la vie économique locale tout en travaillant de mes mains. Toujours très attentive à ce qui se passe sur le net, j’ai vu que des personnes vendaient des bijoux en tissage de perles. Je me suis dit : pourquoi pas moi ? Et en dix jours, moi qui n’avais jamais créé de bijoux, j’ai acheté des fournitures, déclaré mon entreprise à la Chambre de métiers sous statut d’auto-entrepreneur, et c’est parti ! » raconte Sandrine. « J’ai constitué une première collection de huit pièces, sur la base d’un motif décliné sur bracelets, colliers, manchettes tissées, et démarché une première boutique, à Morlaix, tenue par une amie de ma sœur. Cette parfumerie haut de gamme m’a passé commande. J’ai livré les bijoux le jour de la création de mon entreprise Sissi100fils Bijoux… Très vite, j’ai créé moi-même mon logo, mon packaging, mes cartes de visite, en me servant du logiciel libre Canva pour la création et, pour l’impression, du site Moo, très utilisé par les créatifs. »
Boutiques, marchés & internet
Sandrine démarche d’autres boutiques : plusieurs lui passent commande, à Morlaix, Locquirec, Roscoff. Elle met également ses bijoux en vente sur deux plateformes numériques, Etsy et TicTail, cette dernière bientôt reprise par Shopify. « J’en suis très contente. Shopify est très bien référencé, je suis passée d’une vente par mois à une à deux ventes par semaine ». Sandrine ouvre également une page pro Facebook et un compte Instagram où présenter son univers. « Les comptes flèchent vers mon site internet, et des ventes proviennent de ces canaux-là. » Fréquence des posts ? « Deux à trois fois par semaine, ce qui demande du temps… ». Sandrine complète son réseau de diffusion en étant présente sur divers évènements et marchés de créateurs en Bretagne tout au long de l’année. « C’est prépondérant dans mon chiffre d’affaires. J’ai découvert que j’adore vendre ! Je me forme à cela en écoutant des podcasts. Tout se complète : ma présence dans des boutiques me crédibilise aux yeux de ma clientèle des marchés ; des gens qui m’ont rencontrée sur un marché passent aussi commande sur le site. Je ne démarche plus beaucoup les boutiques ; ce sont maintenant elles qui me demandent, via mon site, un catalogue pro. Au bout de trois ans d’efforts, les choses arrivent plus facilement. En fait, je ne sais jamais ce qui déclenche un achat. J’essaie tout : c’est ce qu’il faut faire pour voir si ça marche. Il faut se mettre en mouvement. »
Envie d’avenir
Sandrine a adhéré très vite au réseau Femmes de Bretagne, à Landerneau. « Il y avait pas mal d’ateliers, d’échanges. J’y ai retrouvé d’anciennes copines. À Morlaix, nous nous sommes regroupées pour ouvrir pendant six semaines une boutique éphémère, « Le Corner », qui a très bien marché. Une idée lancée lors d’un de nos déjeuners mensuels ! Dans ces regroupements, chacune apporte aux autres, et reçoit. »
Et maintenant ? « Après avoir appris, via des tutoriels internet, à créer des bijoux assemblés de divers éléments achetés, je me forme au métier d’artisan bijoutier : d’abord trois jours d’initiation à l’école de bijouterie de Ploërmel, puis une formation longue auprès d’une bijoutière de Dinan agréée centre de formation. Je travaille avec elle sur les formes que j’aime, avec l’envie de développer un univers plus personnel en créant mes bijoux de A à Z. Ensuite ? J’adore les bijoux, mais j’aurai peut-être envie de passer à la déco dans quelques années. Je me suis dégagée mon premier salaire en décembre ; j’étais fière d’être arrivée à cela grâce à mes créations. Je n’ai évidemment plus le même niveau de rémunération qu’avant, mais j’ai revu mon mode de vie, et suis passée dans la foulée au zéro déchets. Je dépense moins, mais je ne suis pas du tout frustrée. Je suis devenue zen, et heureuse quand je me lève, le matin. »
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