Quitterie Ducret, développeuse de communautés locales
Nouvelle responsable des partenariats Femmes de Bretagne, Quitterie Ducret a pour mission de développer le réseau en croissance. Après avoir mené différents projets auprès de populations locales précaires au Mexique puis à Rennes, elle veut agir pour la communauté des femmes.
Un sourire immense et un sens de l’engagement certain. Quitterie Ducret a voyagé sur tous les continents pour finalement poser ses valises à Rennes. Cette Lyonnaise d’origine compte bien rester à l’Ouest et s’engager dans un projet qui lui tient à cœur : participer au développement de Femmes de Bretagne. À 34 ans, la jeune femme rejoint le réseau en tant que Co-directrice, Responsable des partenariats et des relations institutionnelles aux côtés de Sandra Chevillon.
Après un parcours scolaire en anglais dans les sections internationales de Sèvres et une licence de journalisme, Quitterie laisse amis et famille pour partir en Australie. Elle y suit un master en relations internationales spécialisé en développement communautaire et résolution de conflits. «Je voulais mieux comprendre le monde et les enjeux géopolitiques », explique-t-elle. Elle se passionne pour le développement communautaire et la nécessité de construire et soutenir les projets des personnes concernées, à partir de leurs besoins.
Coordination au sein d’associations et ONG
A l’issue de son cursus, elle rentre en France pour faire un service civique au sein de l’association Développement Sans Frontières, comme chargée de la communauté des bénévoles. Elle forme et prépare aux différences culturelles parfois délicates à affronter quand on part travailler à l’étranger. Sa mission terminée, elle devient responsable de la communication et des levées de fonds privés de l’ONG de solidarité internationale Agrisud. Elle complète sa formation avec un certificat d’entrepreneuriat social délivré par la Chaire Social Business d’HEC Paris, grâce à l’Institut de l’Engagement. « J’ai réalisé la force de l’entrepreneuriat social, notamment pour des TPE (très petites entreprises) et j’avais envie d’être davantage sur le terrain », raconte-t-elle.
Au Mexique pendant quatre ans
Globe trotteuse, la jeune femme décide alors de partir au Mexique «C’est dans le cadre d’un échange que j’ai découvert le Mexique. À 26 ans, quand j’ai eu l’opportunité de m’y installer et de participer au lancement d’un programme d’entreprenariat social avec EmpreDiem, j’ai sauté sur l’occasion». L’objectif est de former des entrepreneurs locaux à améliorer leur activité et à innover pour sortir de la pauvreté par leurs propres moyens. Le tout, en lien avec les acteurs économiques du territoire. En 2017, un tremblement de terre touche le Mexique. Face à l’urgence, Quitterie Ducret part dans le sud du Mexique pour participer à l’effort communautaire.
« Nous ne pouvions pas reconstruire les maisons mais nous pouvions mettre nos compétences au profit de la réactivation économique du territoire”. Elle co-fonde alors l’association Una mano para Oaxaca, pour refaire partir l’activité et monte un centre communautaire. Il a permis de créer un réseau d’entraide et de formations pour les femmes du village. Elles ont pu apprendre les unes des autres les savoir-faire traditionnels qui se perdaient, afin qu’elles puissent être autonomes financièrement. Pour redonner des couleurs mais aussi amener du tourisme, elle crée une route de street-art mettant en avant les artisanats locaux.
D’Entourage à Femmes de Bretagne
Au bout de quatre ans à l’autre bout du monde, Quitterie Ducret rentre au bercail. Embauchée par le réseau Entourage, qui cherche une responsable pour la création de son antenne à Rennes. « J’aime cette idée de créer du lien, de la solidarité et de la cohésion entre voisins, explique-t-elle. J’ai découvert la grande précarité aussi en France, ça m’a donné envie de m’engager.» Quitterie Ducret monte l’antenne avec une équipe de bénévoles. « Cela a été une expérience forte et des belles rencontres. J’ai eu beaucoup de liberté dans les projets à mener, avec les entreprises, les collectivités. Il y avait tout à faire, les financements à trouver. Ça m’a permis de découvrir le tissu associatif breton et de tomber amoureuse de la Bretagne et de ses habitant.es. J’ai retrouvé la même convivialité qu’au Mexique.»
« Créer de l’énergie »
Adhérant à Femmes de Bretagne dès 2021, elle suit l’actualité du réseau et décide de postuler « J’ai rencontré les membres du conseil d’administration. Travailler avec 12 nanas aux compétences différentes et à l’énergie communicative, ça me plait, et j’ai envie de donner le maximum », sourit-elle. Ravie de pouvoir « partager le challenge de la direction » avec Sandra Chevillon, elle a à cœur de « stimuler et valoriser l’apport de toutes, de manière égale, pour créer de l’énergie ».
Pour cette convaincue de la force du réseau, ce nouveau poste est aussi un acte engagé. «Une femme qui a une idée et souhaite entreprendre devrait pouvoir se lancer sereinement et avoir confiance en elle. Le réseau Femmes de Bretagne permet de ne plus être seule, de s’entraider et se donner confiance, et si je peux participer en étant une petite goutte qui rééquilibre la balance de l’égalité et permet indirectement une impulsion alors je serai satisfaite », confie-t-elle.