3 questions à Mélanie Rault
À 44 ans, Mélanie Rault est directrice régionale d’Entreprendre pour apprendre Bretagne. Elle témoigne de son engagement, notamment auprès des jeunes femmes.
Parlez-nous de votre association…
Entreprendre Pour Apprendre Bretagne est une association qui propose trois parcours pédagogiques, une journée de sensibilisation à l’entreprenariat, un parcours intermédiaire de 30h et un parcours de plusieurs mois où les jeunes créent une mini-entreprise. Notre objectif est de favoriser le lien école-entreprise, de développer l’esprit d’entreprendre au sens large chez les jeunes. Nous voulons révéler les talents de jeunes de 12 à 25 ans, collégiens jusqu’à étudiants post-bac. Nous avons également élargi depuis 5 ans à des publics en insertion professionnelle, en situation de handicap et en situation carcérale. Les jeunes sont encadrés par leur équipe éducative, Entreprendre Pour Apprendre Bretagne joue le rôle de facilitateur, notamment avec un mentor, et leur propose des interventions ponctuelles, avec des experts banquiers, des artisans menuisiers… À travers ces activités, nous questionnons l’orientation scolaire, la découverte de métiers, de secteurs d’activité, et nous défendons les valeurs d’égalité des chances, d’égalité fille-garçon, tout en travaillant l’éco-responsabilité.
Quel a été votre parcours ?
J’ai grandi à côté de Rennes. Après mes études à la faculté de sciences économiques, puis Sup de Co Rennes, j’ai fait une année à HEC Liège, et je suis partie à Barcelone pendant 5 mois. J’ai ensuite intégré un cabinet de conseil dans l’accompagnement des PME, notamment sur le sujet de 35 heures. Quelques années plus tard avec un ancien de Sup de Co, nous avons lancé une agence immobilière, puis une deuxième, que nous avons revendue. J’ai intégré alors un organisme de formation qui travaillait l’alternance. J’étais directrice des relations entreprises sur toute la Bretagne. Puis j’ai rejoint la CCI Bretagne en tant que consultante formation dans le milieu médical. Et cela fait cinq ans que je suis à Entreprendre pour Apprendre Bretagne.
Quel regard portez-vous sur l’entreprenariat féminin en Bretagne ?
Le premier mot qui me vient c’est solidarité. Je trouve que c’est extrêmement fort en Bretagne. Cela fait partie des socles de cette région. Il y a à la fois une notion de foisonnement, de solidarité, de sincérité, de réelles convictions autour des projets qui sont menés et avec, je pense, une place encore forte à prendre pour cet entreprenariat au féminin. Il y a beaucoup de talents féminins qu’on doit faire émerger en Bretagne. La relève existe, il faut qu’elle trouve encore plus sa place avec l’idée de pouvoir basculer de modèles entrepreneuriaux de très petites entreprises à des modèles plus ambitieux. De plus, on a peut-être une structure économique bretonne qui est pour l’instant encore trop tenue par des hommes. Alors que l’envie, la sincérité, l’implication, l’imagination, le talent, existent, il faut aider à développer les modèles. À travers ce prix, je me suis impliquée modestement dans la mise en valeur de ces initiatives portées par Femmes de Bretagne.
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