Alice Vitoux et la Fresque Océane
Lauréate Association
Alice Vitoux, 40 ans, a fondé « Fresque océane », initiative primée par le Prix écovisionnaires dans la catégorie association.
En 2018, Alice Vitoux co-fonde l’association de la Fresque du climat. « J’ai trouvé cet outil très puissant. Mais mon sujet de cœur c’était plutôt les océans, je travaillais d’ailleurs à cette époque comme bénévole dans l’antenne parisienne de « Surfrider Foundation Europe ». » Alice se dit qu’il faut utiliser cette idée de jeux de cartes collaboratif au profit des océans. C’est alors que naît « La fresque océane », « chaque carte représente une part de l’océan, de la biodiversité marine ou des activités humaines, comme la pêche ou la pollution. Les participants des ateliers doivent s’approprier les cartes pour comprendre les liens entre tous ces éléments. » Des ateliers conçus pour attiser la curiosité, donner de la connaissance et amener le débat et le partage. « L’idée n’est pas juste de dire regardez comment on détruit l’océan, mais bien d’imaginer comment on peut agir, à l’échelle individuelle ou collective. » « La fresque océane » a d‘abord été un collectif, puis une association : « J’ai toujours préféré les petites PME, où on se connaît tous, mettre l’humain au cœur de la réflexion. J’ai fait le choix d’y aller petit à petit dans l’ouverture à d’autres animateurs. On essaye de ne pas être dans l’entre-soi, d’avoir des visages, des profils, des âges différents. » Aujourd’hui, l’association compte 50 animateurs répartis sur toute la France.
Rennaise depuis le mois de juillet, elle a grandi à Lyon, « un peu loin de l’océan, je pense que cela a été toujours une frustration !» Son père est DRH dans un grand groupe, sa mère s’occupe du foyer mais a toujours été investie dans des associations à vocation sociale. La fratrie se compose de quatre enfants, trois filles et un garçon. « J’étais une petite fille très baroudeuse. J’adorais mon grand-père qui m’offrait des boîtes de chimie, j’étais plutôt scientifique et dans l’imaginaire, je passais ma vie dans les arbres. » Et ce qui a bercé l’enfance d’Alice, c’est un vieux Combi Volkswagen. Toutes les vacances et les week-end des 15 premières années de sa vie se déroulent en Combi sur les routes d’Europe, en Turquie, au Maroc. Lui léguant un goût du voyage qui ne la quittera pas. « J’adorais ça, c’était l’aventure. J’adore la liberté d’avoir sa maison sur le dos, voyager en sac-à-dos, le côté minimaliste. C’est un de mes rêves d’avoir un Combi, même si ce n’est pas du tout écolo.»
Elle fait ses études à Lyon, « j’avais dit : je ne veux surtout pas être ingénieure et surtout pas à Lyon ! Mais c’était surtout pour embêter mes parents. » En effet, la jeune fille fait une crise d’adolescence assez costaude… mais finalement rejoint l’INSA de Lyon, « dès que j’ai eu l’opportunité, je suis partie en Australie pour finir mes études ». Côté métier, elle devient « la trentenaire chef de projet, « à potentiel » comme les RH aiment le dire. « En fait, je sentais que j’étais dans une sorte de voie toute tracée, que si je continuais j’allais gravir les échelons et avancer sans y réfléchir. » Mais elle rencontre son compagnon actuel et tous deux décident de tout laisser pour faire le tour du monde. Mais ils veulent partir avec un but et montent alors le projet « Learn & Kiff » pour voyager hors des sentiers battus et aller à la rencontre des habitants. Dans chaque région où ils se posent, « on décide d’aller à la rencontre des locaux, regarder ce qu’ils font au niveau artisanal, culturel, sportif et on essaye de trouver quelqu’un qui veut bien nous apprendre. » Le tout est filmé, publié sur leur blog. Ils apprennent ainsi à pêcher sur le lac Titicaca, tisser en Bolivie, construire des planches de surf à Hawaï…
En rentrant en France, ils donnent des conférences et écrivent un livre sur ce voyage. « On savait tous les deux qu’on voulait un boulot qui ait du sens ». Ils rallient alors la fresque du climat et elle crée la fresque océane. Elle travaille en indépendante sur des missions en lien avec l’océan, en accompagnant par exemple Marie Dautzenberg, de l’école de l’exploration à Saint-Malo, ou des entreprises qui veulent s’engager dans ce domaine. « En fait quand j’y pense, l’océan est présent chez moi depuis toute petite entre le surf, le grand bleu et ma fascination pour la biodiversité marine ». Avec un boulot passion, ses temps libres sont également tournés vers la mer : « je passe mon temps à regarder des documentaires, lire des livres en lien avec la mer. Je suis passionnée de surf, mais débutante éternelle depuis 25 ans ! Je prends un plaisir énorme à diffuser la Fresque Océane et construire un collectif d’animateurs où l’on se sente bien. L’océan est vraiment un monde qui me fait vibrer. Je suis maman de deux petits garçons, d’un an et demi et quatre ans, et je ne conçois plus d’avoir un métier autre que celui d’essayer de préserver cette magnifique planète bleue. »
Vidéo réalisée par Marion Le Duin
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