Rozenn Le Bouvier : Broc’Up, sa rupture avec la vie d’avant
Cheffe d’entreprise à sa sortie d’études, Rozenn Le Bouvier a eu plusieurs vies avant de revenir à sa première envie : entreprendre. Avec sa personnalité marquée, cette Femme de Bretagne pose un regard délicat sur la notion de transmission, fil rouge de sa boutique en ligne d’objets durables : Broc’Up.
Rozenn Le Bouvier a soufflé la première bougie de son entreprise, en mai. Depuis un an, cette passionnée des objets et de leur histoire a imaginé Broc’Up, une brocante 2.0 qui revendique « le seconde main pour demain ». Son projet ouvre la voie à un nouveau mode de consommation, porté par l’économie circulaire. Sa démarche est éco-responsable et ses objets sont des « passeurs de témoin ». Depuis Vannes, sur son Instagram qu’elle manie désormais à la perfection, Rozenn rassemble une communauté de fans d’objets durables. Son crédo, c’est la transmission. « Ce qui m’intéresse c’est le patrimoine de masse », glisse-t-elle.
Une histoire qui s’inscrit dans le temps
Les mots sont choisis avec soin, car eux aussi, elle les aime. Naturellement, chaque produit déniché et photographié est accompagné d’une description soignée. Un texte bien senti et posté sur la toile pour présenter l’objet, son usage et sa place dans ce fameux patrimoine de masse. Des boucles d’oreilles couture des années 60, des boîtes vintages en osier tressé, une paire de lampes boules seventies ou l’intemporel globe terrestre lumineux produit dans les années 70, tous se retrouvent sur le site de Rozenn Le Bouvier. « Je n’ai pas la fibre d’une collectionneuse mais j’ai l’impression que certains objets m’appellent », précise-t-elle pour expliquer sa sélection.
Une entrepreneure de la première heure
Mère de quatre enfants, Rozenn égrène son parcours. A peine diplômée en droit de la faculté des sciences juridiques de Rennes, elle se lance dans une aventure qui lui trotte dans la tête. La démarche entrepreneuriale et créative occupe déjà son esprit. Elle veut commercialiser des montres dont elle a déposé le modèle. Loin de sa spécialité, le droit public, elle poursuit inlassablement son ambition et élabore un prototype. C’est le début d’une série de montres inédites mais la raison l’emporte sur la passion, elle quitte sa Bretagne pour remplir sa première mission professionnelle.
Une femme dans un monde d’hommes
Nommée à Paris, elle occupe un poste de responsable des affaires juridiques et contentieuses, au sein de l’Unedic. Elle travaille sur les procédures collectives des entreprises franciliennes. « C’était un travail passionnant et stratégique, mêlant droit, économie et humain », se souvient-elle.
Dans un désir de rapprochement familial, Rozenn déménage près de Lyon et intègre une équipe masculine. Responsable de l’audit des procédures pour l’unité régionale de l’Assédic, c’est une période où elle doit concilier également son rôle de maman et de femme.
« J’ai dû négocier mon départ en 2009 car la maîtrise du télétravail et le fait qu’une femme sache particulièrement s’organiser puisqu’elle vit par nature, trois journées en une, ont été des arguments insuffisants pour les convaincre de ne pas me faire parcourir 200 km par jour pour aller travailler à Lyon. »
De Molière à Voltaire, le moment de la réflexion
Femme de caractère, maniant le verbe comme la plume, Rozenn décide de faire une pause
professionnelle. Elle prend le temps d’élever ses enfants et en profite pour
passer la certification Voltaire Expertise. En 2018, Rozenn ressent l’appel de
la Bretagne et décide de s’installer à Vannes. Dans ses bagages, elle emporteson objet
fétiche, un buste de Jean-Baptiste Poquelin. Amoureuse des lettres, elle intervient
pour le compte de la ville de Vannes, au nom de l’association Coup de pouce en
aidant des enfants allophones ou ayant des difficultés à maîtriser le français.
Trois jours par semaine, Rozenn accompagne un petit groupe d’élèves âgés de 6 à 8 ans sur des ateliers de lecture et d’écriture. « Je les retrouve après leur journée de classe. Certains ont déjà vécu « dix vies », arrivés de territoires de guerre, réfugiés ou nés en France mais démunis… Ils ont une soif d’apprendre, ils sont extraordinaires ! ».
Tout vient à point à qui sait attendre
Pendant dix ans, elle nourrit ses envies, transmet, éduque tout en mûrissant son projet.
En 2019 naît Broc’Up, un projet qui repose sur la volonté de redonner vie et usage à des objets du quotidien, sélectionnés pour leur durabilité. Cela induit un achat responsable et un mode de vie éco-conscient. La sélection Broc’Up correspond à des articles généralement issus des années 50 à 70, avec une signature particulière et une esthétique tendance. Pas de showroom mais de la vente en ligne. Rozenn donne libre cours à sa passion : mélanger histoire, transmission, décoration et écriture. Le tout est porté par son animal totem, le macareux moine, qui est aussi son logo. « C’est un oiseau rare et fidèle, décrit-elle. Il a la particularité d’avoir la même compagne toute sa vie. Il est capable de parcourir des dizaines de milliers de kilomètres. On le croise dans les Côtes-d’Armor, la terre de mes ancêtres ».
Chez Rozenn, rien n’est là par hasard. Tout est sujet à narration.
Vous pouvez la contacter via brocupgeneration@gmail.com ou au 06-13-23-64-19
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