Covid 19 – Ces femmes en 1ère ligne – Elodie Marest, addictologue et consultante socio-éducative à Vigneux-de-Bretagne (44)
Si le confinement a été une expérience plutôt “positive” pour certain.e.s, d’autres l’ont moins bien vécu. Stress, inquiétude, anxiété, irritabilité… la situation s’est parfois muée en un parcours du combattant contre des addictions et autres troubles, liés à l’atmosphère anxiogène du moment. Rencontre avec Elodie Marest, addictologue et consultante socio-éducative à Vigneux-de-Bretagne, qui nous en dit plus sur son métier.
Elodie Marest est une professionnelle de santé, elle propose des consultations à domicile pour résoudre des troubles comportementaux et des problèmes d’addictions, avec ou sans substance. Son rôle durant le confinement ? Maintenir le lien avec ses patients et prendre en charge de nouveaux cas.
Depuis l’annonce de la pandémie, des pathologies insoupçonnées ont émergé. Achats compulsifs, addiction aux jeux en ligne, troubles alimentaires ou encore addiction au sport… L’addictologue assure que les médias n’y sont pas pour rien. Le flot d’informations relayées a parfois participé à la confusion de nos repères, en “appuyant là où ça fait mal”. A l’heure où les liens sociaux passent tous ou presque par le filtre virtuel, Elodie insiste aussi sur l’addiction aux écrans, exacerbée pendant cette période d’enfermement”.
De fait, l’addictologue explique que le confinement aura eu du bon… comme du très mauvais. Elle-même a eu du mal à se réadapter. “D’habitude, ce sont les interactions sociales qui régulent nos comportements. En ce moment, nous sommes bridés et nos sources de plaisir sont amoindries” constate-t-elle. Dans ce schéma de vie inédit, Elodie est une interlocutrice de choix. Elle garantit un accompagnement personnalisé, en posant un diagnostic précis. Assistante sociale de formation, elle est aussi consultante socio-éducative. Ses actions, conjointes avec celles des services sociaux, soulagent des personnes vulnérables, fragilisées, marginalisées ou surmenées.
La digitalisation de ses consultations n’a pas distendu le lien avec ses patients, au contraire. Le côté intimiste des appels, derrière un écran, est plus propice à la confession. L’addictologue communique avec ses patients dans une position de non-jugement, pour déculpabiliser et rassurer. “Le patient doit être écouté, entendu et reconnu” rappelle-t-elle. L’engagement d’Elodie, c’est aussi épauler le corps médical via des consultations gratuites sur la plateforme Thérapeutes solidaires. Le dispositif, fort de ses 300 acteurs bénévoles (psychologues, coachs, assistants sociaux, sophrologues…), permet de répondre 24h/24 et 7j/7 aux S.O.S des professionnels de santé éprouvés. Ces temps d’écoute soulagent des soignants, dépassés par l’ampleur de la crise sanitaire.
Bravo à cette Femme de Bretagne qui croit aux synergies et qui, comme elle aime à le rappeler, n’hésite pas à “lancer des S.O.S, pour réfléchir ensemble.” C’est ce qui a d’ailleurs motivé son adhésion au réseau Femmes de Bretagne. “C’est l’assurance d’une réponse bienveillante à mes questions !” conclue-t-elle.
- Thérapeutes Solidaires : 0980 800 600