Estelle Guihard propose un éco-gîte, un lieu dédié à la création et aux rencontres

Au Moulin de Bel-Air, à Joué-sur-Erdre en Loire-Atlantique, Estelle Guihard propose un gîte écologique, lieu pour séminaires et créations artistiques. Rencontre.

Il se passe des choses au moulin de Bel-Air, repris par Estelle Guihard en 2020. Le fruit d’une longue histoire, débutée à Angers où elle naît en 1974. C’est là qu’elle entre au Conservatoire avec l’idée de devenir metteur en scène : « J’ai appris à lire en lisant du théâtre. J’ai toujours eu un intérêt pour la mise en scène. »

Entre deux passages sur scène en tant que comédienne, elle devient l’assistante de Mamadou Dioume, avant de monter ses propres spectacles.

Puis elle s’installe à la campagne entre Angers et le Mans et se forme à la pédagogie Steiner. Elle décroche un diplôme horticole, s’intéresse aux semences de fleurs et de petits fruits en agriculture biologique, et monte une ferme.

12 ans en Inde

Peu après, déjà mère de deux enfants, Estelle décide de partir en Inde : « Je savais que j’irai un jour. » Elle s’installe à Auroville, entre Madras et Pondichéry, en 2000 et y reste 12 ans.

Elle y pratique la méditation, s’initie au bouddhisme, donne des cours de théâtre, poursuit la mise en scène, fait du design d’objets et crée l’agence Étoile du Sud en 2008 pour « faire la promotion d’artistes et d’artisans engagés dans une démarche éthique. »

En 2011, elle devient directrice du casting du film de Joël Farges (2012, Arte) sur Alexandra David-Néel : « J’ai suivi ses traces, fait des repérages, cherché des acteurs, des figurants. C’était vraiment chouette ! »

Un « château d’enfance »

En 2013, elle rentre en France pour se rapprocher de ses parents et pose ses valises à Ancenis, non loin du moulin familial : « Mon père l’a racheté dans les années 1970. Il était abandonné, en ruine. Il a fait de gros travaux pendant des années. C’était vraiment génial : enfant, j’y allais tous les week-ends et pendant les vacances. C’est mon château d’enfance, on a grandi ensemble. »

Devenu « chambres d’hôtes » après les travaux, le Moulin de Bel-Air reste fidèle à sa tradition d’accueil, de lieu convivial et joyeux. Tout en poursuivant ses activités de comédienne et de metteur en scène, Estelle y consacre de plus en plus de temps. Avant de le reprendre et de s’y installer en juin 2020. Le Moulin devient alors un gîte écologique, accueillant séminaires et événements artistiques.

« Un lieu de création »

Dans cet esprit, elle vient de créer FAIR (Female Artists In Résidence) « pour offrir un cocon aux femmes, invitées à se poser, à venir créer, travailler, élaborer l’écriture d’un roman ou d’une pièce de théâtre, un projet de danse ou d’arts plastiques… Je veux qu’il se passe des choses artistiques au moulin. L’idée c’est que cela devienne un lieu de création et de rencontres. »

C’est déjà ce qui s’est produit lors de réunions proposées pour Femmes de Bretagne. Estelle, avec Rose, spécialiste de plantes sauvages comestibles, a en effet monté l’antenne de Joué-sur-Erdre en 2021, aujourd’hui centralisée à Ancenis. L’occasion d’inviter des femmes de l’association à « se poser, prendre le temps, discuter. »

Tel est également l’objet des prochaines Journées européennes du patrimoine, les 21 et 22 septembre : Estelle ouvrira en grand les portes du moulin pour des moments à partager, entre brunch dans le jardin, danse et jazz swing ! « J’adore accueillir les gens », confie-t-elle. Ce qu’elle fait avec beaucoup d’humanité et une convivialité qui n’est plus à démontrer. C’est dire si un passage s’impose au Moulin de Bel-Air !

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