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Anne Huc : une vie associative !

Après l’association « Nantes Mamans », Anne Huc a créé « Providenti’elles », une structure novatrice qui lutte contre l’isolement des femmes en ouvrant des maisons dédiées aux liens.

Anne Huc est née à Nantes en 1979, où elle a toujours vécu. C’est là qu’elle poursuit ses études à la fac de Langues. « J’ai obtenu une licence d’anglais puis une licence en sciences de l’éducation. Je m’imaginais être prof ! Mais j’ai eu des enfants très jeune. J’en ai quatre aujourd’hui, âgés de 8 à 22 ans. J’ai d’abord eu envie de passer du temps avec eux, avant de m’investir dans l’associatif. »
En 2009, elle créé « Nantes Mamans », association qui existe toujours : « L’idée était de rompre la solitude des mamans, de créer du lien et des échanges, via des ateliers, des conférences, des visites et diverses activités deux matinées par semaine. Il y a aussi une partie garderie pour les enfants. »
Puis, quelques temps plus tard, finalement, Anne décide d’enseigner : elle devient prof d’anglais dans des établissements privés pendant huit ans. « Au bout de cinq ans, ce n’était pas satisfaisant intellectuellement, je me suis ennuyée. Je suis une créative. »

Bilan de compétences

En 2019, elle décide de faire un bilan de compétences avec l’association Acte. « Cela m’a permis de prendre conscience des compétences que j’ai, que j’ignorais, et de mesurer que je savais faire plein de choses, notamment la capacité à fédérer autour de moi. »
Un rêve lui revient alors en tête : « Cela faisait longtemps que j’avais envie de créer un lieu pour les femmes, qui donne du sens. J’ai commencé à rédiger le projet et fait une étude de marché, avant de présenter le tout à Acte. J’ai rencontré Anne de Rocquigny, qui était très intéressée et qui a souhaité travailler avec moi. »
En 2020, les statuts de l’association « Providenti’elles » sont déposés. Puis tout s’enchaîne après le confinement : une équipe est montée (7 personnes aujourd’hui) et le lieu est trouvé via le Diocèse de Nantes : « Ils nous prêtent une maison rue Leglas Maurice. Nous n’avons pas de loyer, seulement les charges. »

Des femmes de tous horizons

Après travaux, cette maison, « apolitique et aconfessionnelle », accueille aujourd’hui une cinquantaine de femmes de tous les milieux, âgées de 24 à 76 ans, du lundi au vendredi, de 9 h à 18 h.
« L’idée, c’était de créer un réseau pour toutes les femmes qui ont l’impression d’être transparentes, de développer un lien, d’écouter, pour que les femmes se sentent aimées et accueillies. C’est important qu’elles se sentent à l’aise, bien, comme chez elles. Le lieu permet de prendre du recul et de s’intéresser aux autres. »
La maison, « très belle, bien décorée, haut de gamme », propose un espace d’accueil pour « prendre un café, déjeuner, faire la cuisine, des jeux, tenir des réunions, discuter…, ou juste passer dire bonjour. »
La partie coworking permet aux femmes qui ont une entreprise, de travailler ailleurs. « En échange, elles consacrent une demi-journée à l’accueil d’autres femmes. »
Divers ateliers sont par ailleurs régulièrement organisés sur le thème de l’emploi et de la formation, le bien-être et la prévention de la santé, l’altérité et l’ancrage local, la cuisine et la convivialité.

« Une belle réussite »

En gage de fidélité et d’engagement, les femmes accueillies versent 15 € par mois pour la participation : « Nous sommes financés par du mécénat d’entreprise, un peu de subventions publiques, des fonds de dotation… », précise Anne, administratrice, « chargée de la levée de fonds et de trouver des mécènes, de la communication et de l’événementiel, ainsi que de la stratégie de « Providenti ‘elles. » De son côté, Anne de Rocquigny s’occupe de l’administration, des finances et des ressources humaines. « On est très complémentaires. »
Anne Huc, qui a terminé finaliste du prix Eco-Visionnaire 2023 de Femmes de Bretagne, réseau auquel elle adhère, a toutes les bonnes raisons de se réjouir : « C’est une belle réussite », apprécie t-elle, en attendant l’ouverture en 2024 de deux nouvelles maisons, à La Roche-sur-Yon et à Angers. « Je suis très contente. On sait pourquoi on se lève le matin. » Tout est dit !