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3 questions à Gaëlle Le Roux

Gaëlle Le Roux

Après un parcours dans l’urbanisme et la gestion de projets, une carrière à l’international, un poste de conseillère diplomatique du président de la SNCF, Gaëlle Le Roux est directrice régionale à SNCF Gares & Connexions Bretagne, Centre val de Loire et Pays de la Loire depuis deux ans. Rencontre avec une femme engagée.

Comment la SNCF s’implique-t-elle auprès des femmes ?

J’ai la chance de travailler dans une entreprise qui a ouvert assez largement depuis plusieurs années le sujet de l’égalité des carrières. Nous pouvons nous appuyer sur un réseau très vivant, « SNCF mixité », l’un des premiers réseaux de femmes et d’hommes mis en place dans une entreprise de cette taille pour promouvoir la mixité. La Fondation SNCF est également un outil qui permet, à travers du mécénat de compétences de venir en appui à d’autres femmes engagées dans le territoire breton, mais aussi les projets d’intraprenariat qui permettent à des femmes et des hommes de développer des projets au sein de SNCF. Enfin, les parcours de reconversion sont de plus en plus nombreux, notamment pour les femmes, et cela se traduit parfois par des expériences entrepreneuriales pour des salariés qui ont besoin d’une respiration en dehors de l’entreprise. À titre personnel, je suis convaincue des bénéfices du mentoring depuis très longtemps que j’exerce auprès de jeunes dans mon cercle amical ou professionnel et le hasard… ou pas, veut que ce soit plutôt des femmes que j’aide dans la construction de leur parcours. Je crois aussi aux liens informels, solides et bienveillants avec mes collègues dirigeantes, nous partageons nos expériences, nos conseils les unes aux autres, c’est un formidable vecteur d’enrichissement mutuel.

Quel soutien la SNCF apporte-t-elle au réseau Femmes de Bretagne ?

La Fondation SNCF est partenaire de Femmes de Bretagne depuis cinq ans. Cela permet de créer des passerelles avec des femmes entrepreneures qui ne bénéficient pas comme nous, grande entreprise, d’un réseau de soutien sur différents sujets, comme les RH ou les relais institutionnels. Une cheffe d’entreprise qui se lance dans la création peut être confrontée à des problématiques très diverses. Nous pouvons les mettre en relation avec les bons interlocuteurs ou leur donner de la visibilité. Dans cet exercice un peu solitaire de l’entreprenariat, il est bon de pouvoir échanger, de confronter son idée, de la travailler avec des clients potentiels ou de futurs partenaires. Echanger avec des dirigeantes de grandes entreprises permet à des entrepreneuses de mûrir leur projet, de le tester. Il nous est arrivé d’incuber des entreprises, mais ce n’est pas la seule formule et je crois beaucoup à la liberté des femmes qui veulent entreprendre, il faut leur laisser le choix. Nous devons être des facilitateurs. Ce lien avec celles et ceux qui entreprennent nous apprend aussi à développer notre agilité. J’essaye de développer notre curiosité et notre ouverture pour accueillir les initiatives locales. Et la créativité des entrepreneuses bretonnes est particulièrement impressionnante ! Il y a une énergie positive pour créer des projets très divers qui est assez unique, on l’observe de manière très nette à travers notre programme « place de la gare ».

Parlez-nous de l’opération « Place de la gare »

La gare est un lieu singulier : connue de tous et immédiatement identifiable, elle est d’abord un lieu de passage; notre idée est d’y accueillir des porteurs de projets qui proposeront des services utiles et adaptés aux voyageurs du quotidien et aux riverains. Ces services participeront à faire de nos gares de véritables lieux de vie. Monter une crèche, une maison médicale, un espace de coworking, une librairie, un café… La palette des services proposés est large. Être dans une gare, c’est aussi être au cœur des flux, des territoires, être visible et accessible, c’est un atout qui n’est pas négligeable pour un entrepreneur. « Place de la Gare », c’est un programme de développement des services en gare, en collaboration avec les collectivités et les acteurs économiques du territoire. 

En Bretagne, plusieurs projets ont vu le jour et deux sont portés par des entrepreneuses : une recyclerie dans la gare de l’Hermitage, et à Plouharnel, un coffee shop et une guinguette imaginés par deux femmes en reconversion professionnelle. Elles mettent en pratique leurs convictions, cuisiner local, bien manger, et s’apprêtent à développer un nouvel espace multidisciplinaire (yoga, musique, salle de réunion…). Ce qui nous a plu, c’est leur passion, et leur envie de construire un lieu ouvert, qui crée du lien. Dans le cadre de « Place de la Gare », nous aidons les nouveaux occupants à s’installer en prenant en charge une partie des travaux … mais aussi, et ce n’est pas neutre, en faisant connaître leur activité. Par exemple, à Plouharnel TF1 est venu faire un reportage et il y a eu une vidéo de Brut qui a fait plus de 500 000 vues ! Ce projet est une occasion de plus de renforcer nos liens en accueillant dans nos gares des entrepreneuses « Femmes de Bretagne » !