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3 questions à Julie Kirtz

Rencontre avec Julie Kirtz, photographe et coordinatrice de l’association    « Femmes de Bretagne » à Lorient

Comment vous est venue cette passion pour la photo et pourquoi avoir choisi de vous spécialiser dans les portraits et les reportages de « moments heureux » ?

Originaire de Franche-Comté, je suis arrivée en Bretagne à l’âge de 12 ans, et j’ai immédiatement été saisie par la beauté de la mer. J’ai donc pris de nombreux clichés sur cette thématique, puis peu à peu, l’envie m’est venue de prendre mes proches en photo. Et j’ai alors constaté que mon plus grand plaisir se nichait dans les moments d’émotion que je pouvais capturer. 

Dans mon travail, je propose deux types de prestations : des portraits et des reportages de mariage. Les photos peuvent être réalisées aussi bien en studio qu’en extérieur, avec toujours ce même objectif : en faisant passer un excellent moment à mes clients, en les mettant à l’aise et les aidant à se libérer, il ne peut ressortir que de jolies images empreintes d’émotions et qui créeront des souvenirs impérissables. Je réalise de plus en plus de photos « boudoir ». Ce sont des séances plus intimes, en lingerie ou dénudées avec des jeux de lumière, pour mettre en valeur des femmes qui ont envie ou besoin de se voir belles. Un jour, une jeune femme a offert une séance photo à une amie qui sortait d’une relation très douloureuse et qui avait fortement dégradé son estime de soi. Mon travail consiste alors à restaurer cette confiance en montrant combien toutes les femmes sont magnifiques, quelles qu’elles soient et quoi qu’elles aient pu traverser. Il suffit de leur présenter quelques clichés et elles sont parfois très étonnées de se voir si belles. Pas plus tard que ce matin, j’ai reçu un mail d’une femme après une séance photo et qui me remerciait en m’écrivant : « Je regarderai mes photos et me souviendrai que le corps se célèbre et ne se dénigre pas. ».

Ainsi, j’ai la chance depuis maintenant 8 ans de permettre à mes clients de conserver des souvenirs d’une grossesse, d’une naissance, d’un mariage, de moments en famille, ou d’aider à reprendre confiance en soi. C’est la somme de tous ces moments heureux qui nourrissent ma passion depuis mes débuts. 

Vous avez acquis une belle expérience depuis la création de votre entreprise en 2015. Comment avez-vous monté votre projet et pourquoi avoir adhéré au réseau « Femmes de Bretagne » ?

J’ai appris mon métier dans un premier temps de manière autodidacte. J’ai créé en octobre 2011 une association de photographes du pays de Lorient pour rencontrer d’autres passionnés et apprendre à leurs côtés lors de séances photo. Puis, j’ai suivi et je suis encore régulièrement des formations spécifiques pour me perfectionner en continu. 

Lorsque j’ai lancé mon entreprise en 2015, il m’a fallu construire un réseau. J’ai bien entendu utilisé les canaux habituels pour me faire connaître (réseaux sociaux, presse locale, flyers, etc.), mais je cherchais aussi un réseau pour me permettre de rencontrer des professionnels et d’échanger autour de nos expériences mutuelles. Et après quelques recherches, le réseau « Femmes de Bretagne » m’a tout de suite séduite par l’ambiance qui y règne lors des rencontres. Les échanges sont riches, d’une grande bienveillance, on peut librement parler de ses succès comme de ses inquiétudes, il y a toujours une écoute de grande qualité, que l’on y aille pleine d’allant ou un peu moins en forme. Ce réseau me correspond si bien que je suis désormais coordinatrice de « Femmes de Bretagne » à Lorient.

Depuis 2019, je vis confortablement de mon activité et j’ai ouvert en octobre dernier mon premier studio photo à Hennebont.

Comment se déroule un reportage de mariage ? Quelle est la particularité de ce type de travail ?

Lorsqu’un couple s’adresse à moi pour réaliser un reportage de mariage, une première rencontre a généralement lieu un an avant le mariage. C’est l’occasion de faire connaissance avec les futurs mariés, de leur présenter ma façon de travailler et d’échanger sur leur projet.

Puis, nous nous retrouvons quelques mois plus tard pour réaliser un premier reportage de photos de fiançailles. L’idée est de franchir un nouveau cap dans notre connaissance mutuelle avant le grand jour. Au fil des semaines, une forme de complicité se crée entre nous et c’est précisément grâce à cela que le jour du mariage, les mariés « oublient » ma présence et sont à la fois naturels et en totale confiance. Je peux alors capturer des moments rares dont ils sont parfois très loin de soupçonner l’existence. Bon nombre de mes clients, ainsi que leurs proches sont agréablement surpris de découvrir des clichés pris sur le vif, comme ce fut le cas pour ces enfants jouant à chifoumi durant la cérémonie à l’Église ou ce père versant une larme en regardant sa fille au bras de son futur mari.

Je prends très peu de photos posées lors d’un mariage, je me fais très discrète mais je sais toujours où sont les mariés. Ce sont les conditions idéales pour capturer des moments uniques et impérissables. Chaque visionnage permet de revivre des instants de bonheur et de les partager entre proches.

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