3 questions à Fabienne Kerzerho
Fabienne Kerzerho
Association qui finance, conseille et accompagne les personnes éloignées de l’emploi dans la création et le développement d’entreprises, l’Adie figure parmi les plus anciens partenaires de Femmes de Bretagne. La direction régionale Grand Ouest, dirigée par Fabienne Kerzerho, partage les mêmes valeurs de solidarité et de bienveillance que le réseau. De quoi faire émerger beaucoup de projets communs !
L’Adie accompagne à la création et au développement d’entreprises. Quel public aidez-vous et comment ?
L’Adie, qui est une association nationale existant depuis plus de trente ans, est implantée en Bretagne, Pays de la Loire et Normandie depuis vingt-cinq ans. Chaque année en Bretagne, nous finançons et accompagnons plus de 600 personnes dans la création d’entreprise ou leur refinancement, grâce à 16 salariés et 60 bénévoles, répartis sur 21 implantations locales. L’Adie s’adresse à un public en situation de précarité, à qui elle permet de réaliser un projet d’entreprise quand l’accès bancaire lui est refusé. C’est un moyen aussi de lutter contre les discriminations. Si 50% des personnes accompagnées sont bénéficiaires de minimas sociaux, et 27% n’ont aucun diplôme, elles ont pourtant des compétences, de l’énergie, du courage. Nous leur donnons le droit à l’initiative économique, à la création d’entreprise. 43% sont d’ailleurs des femmes, pour qui la création d’entreprise permet de réaliser un projet de longue date, de vivre d’une passion, et souvent de trouver une meilleure articulation des temps de vie.
Quel regard portez-vous plus spécifiquement sur l’entrepreneuriat au féminin en Bretagne ?
Historiquement, l’écosystème de l’entrepreneuriat féminin y est riche ! Les réseaux dédiés aux femmes s’y sont créés bien avant d’autres régions. Résultat, le sujet y est prégnant depuis longtemps. La Bretagne figure ainsi dans le top 3 des régions où l’on compte le plus d’entreprises créées par des femmes. L’Adie se mobilise d’ailleurs aussi depuis vingt ans pour l’égalité femmes-hommes. Si la société a évolué, il reste encore des combats à mener et encore beaucoup de travail de sensibilisation et même de discrimination positive. Car on constate que plus une entreprise est petite, plus il y a de femmes, mais plus elle grossit, moins elle compte de femmes ! Le sujet est colossal. Dans les micro-entreprises, on est presque à la parité, si ce n’est que les femmes restent moins financées que les hommes.
De quelle nature sont vos relations avec Femmes de Bretagne et comment pouvez-vous travailler ensemble ?
Quand j’ai entendu parler de Femmes de Bretagne à sa création en 2014, j’ai été enthousiasmée ! Il y a dix ans, on parlait moins de réseaux. Aujourd’hui, on sait que c’est un élément de base. Nous incitons nos créatrices à y adhérer, et Femmes de Bretagne explique à ses membres que nous pouvons les aider si besoin. Nous apportons un accompagnement financier et technique, et Femmes de Bretagne une mise en réseau. Nous développons ainsi des actions communes, à l’image de ce que nous avons fait fin mai, sur une semaine dédiée à l’entrepreneuriat des femmes. Nous avons coanimé des débats, des ateliers, apporté des conseils et expertises. Nous défendons en effet les mêmes valeurs de bienveillance, d’attachement au territoire, et nous ne jugeons pas mais croyons en la personne et en ses capacités. Parmi nos projets communs, nous avons celui de structurer des ateliers dédiés aux créatrices dans le cadre du dispositif Pass Création de la Région Bretagne. En novembre prochain, nous coorganiserons également un événement pour fêter l’entrepreneuriat féminin, baptisé « Créatrices audacieuses ». Il y aura des ateliers, temps d’inspiration, mais aussi un marché des créatrices, etc. Nous avons en effet un enjeu commun : mettre en réseau et donner de la visibilité aux femmes.
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