3 questions à Olivier Clech
Olivier Clech
Olivier Clech est directeur délégué du Télégramme, en charge du développement et de la communication. Il nous éclaire sur l’implication du journal vis-à-vis de l’entrepreneuriat féminin.
Quelle est votre vision de l’entrepreneuriat breton et en particulier celui des femmes ?
Accentuer nos efforts pour mettre en valeur l’entrepreneuriat en général et particulièrement celui des femmes fait partie de notre ADN. Nous avons une culture de l’indépendance et nous avons développé un intérêt pour parler de celles et ceux qui ne se contentent pas de dire « ce serait bien si, il faudrait que » mais « il faut », qui agissent et surmontent les obstacles. Cela explique que nous leur attribuons une place de choix dans nos colonnes. Par ailleurs, nous mesurons la chance extraordinaire de vivre dans une région comme la Bretagne où existe un terrain fertile de nouvelles idées, de nouvelles entreprises… La liste est longue de cheffes d’entreprises importantes dans différents domaines, agro-alimentaire, industriel… qui montre que le plafond de verre n’est pas incassable. Comme Valérie le Graët du groupe Le Graët, Marianne Guyader de Groix et Nature… De plus, les entreprises au féminin vont dans le sens de l’innovation et de l’innovation sociale.
Est-ce que Le Télégramme s’est emparé du sujet des difficultés que peuvent rencontrer les femmes cheffes d’entreprise ?
Au sein du journal, je ne pense pas que nous soyons en avance, mais nous avançons. Les femmes sont présentes au comité du direction, mais elles sont encore minoritaires, même si elles sont de plus en plus présentes dans les directions de l’entreprise. Nous travaillons sur la diversité et la parité, travail qui doit aboutir sur une Charte en cours d’élaboration. Il y a aussi un chantier ouvert il y a quelques mois sur la RSE dans lequel ces notions de responsabilité vis-à-vis des carrières féminines et de la place que les femmes occupent dans l’entreprise sont centrales. On voit bien que les femmes comme moteur de la société sont de plus en plus présentes dans nos colonnes. Et ce, dans tous les domaines, entreprise, sport, scientifique… C’est un phénomène de fond. Nous sommes à la fois le reflet de la société dans laquelle nous sommes immergés et nous sommes aussi un élément stimulant. Nous ne sommes pas forcément des défricheurs, ce n’est pas notre fonction première, mais nous exprimons ce qu’il se passe, c’est un choix stratégique du Télégramme, d’être un observateur et un décrypteur de l’actualité, mais d’être aussi un révélateur de ce qui va modeler notre avenir.
Qu’avez-vous entrepris comme actions en faveur de l’entrepreneuriat féminin ?
L’une des actions les plus concrètes c’est la décision de devenir partenaire du 3ème Forum économique breton, prise en début d’année. En nous concertant avec mes collègues, il nous a sauté aux yeux que nous voulions être porteurs de l’entreprenariat et de la création d’entreprise au féminin. Nous avons suggéré l’idée d’un appel à candidature régional à toutes les porteuses de projet. Nous avons travaillé avec Femmes de Bretagne. L’appel a été lancé début mai et s’est prolongé jusqu’en juin. Nous avons reçu 60 projets. C’est spectaculaire ! Nous en avons sélectionné dix, et les porteuses de ces dix projets vont être amenées à les présenter en public pendant le Forum, qui se déroulera les 31 août et 1er septembre au Palais du Grand large à Saint-Malo. L’idée est que par notre intermédiaire, elles puissent être mises en relation avec des dirigeants bretons, pour puiser dans ce vivier de contacts de quoi faire grandir leur projet. Nous y associons une table-ronde qui sera captée sur nos réseaux, avec des retours d’expérience de femmes, cadres ou dirigeantes de grandes entreprises qui vont expliquer de manière très concrète comment elles ont surmonté des difficultés et quels conseils elles pourraient délivrer.
J’ai également été à l’initiative des Victoires de la Bretagne, qui a vocation à mettre en lumière les héros et héroïnes du quotidien. L’idée est de montrer ce que la Bretagne a de meilleur en essayant de balayer tous les secteurs de la société. Depuis plusieurs années, nous mettons un point d’honneur à ce qu’il y ait une parité entre de belles histoires masculines et féminines dans la composition du jury et dans notre palmarès. Et on souhaite que la présidence du jury soit légitimée de manière très équilibrée entre un homme et une femme à tour de rôle pour qu’il y ait des regards différents. Il y a deux ans, j’ai sollicité Elena Maneru pour participer à notre jury. Nous avons eu beaucoup de plaisir à travailler ensemble. Femmes de Bretagne est le reflet d’un mouvement de fond, notre responsabilité c’est de nous appuyer sur cette richesse. La relation s’est nouée. J’espère que nous aurons d’autres projets ensemble !