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Darane Bouguier et Annaëlle Durand : Le Fou Sage où l’art de réveiller les émotions

En plein cœur des Monts d’Arrée, à La Feuillée, Darane Bouguier et Annaëlle Durand reçoivent dans leur maison des stagiaires pas comme les autres. Par le biais de jeux uniques à chacun, pour laisser place à ses émotions enfouies, refoulées. Pour mieux les vivre, les digérer. Et enfin avancer. En paix avec soi-même.

Darane est Angevine. Annaëlle, Normande. Toutes deux se sont rencontrées autour d’un point commun : l’acceptation de soi. Et l’envie de faire de ses différences des forces. A 32 ans, Darane est sur le chemin de l’épanouissement. Mais il aura été long et tortueux. Femme naturellement barbue, elle a dû composer avec les regards des autres pendants longtemps. « Je possède un corps féminin avec des caractéristiques hormonales masculines. Depuis toute petite, je disais déjà à ma mère que j’étais une petite fille et un petit garçon en même temps », raconte-t-elle. Un discours encore difficile à entendre aujourd’hui. Pourtant, la jeune femme a décidé de ne plus se cacher, de laisser sa nature se révéler pleinement. De s’accepter telle qu’elle est. Cette démarche intérieure est le fondement de son activité professionnelle aujourd’hui, qu’elle partage avec Annaëlle, sa compagne.

Explorer les émotions

Ex-infirmière en psychiatrie, maman d’un petit garçon, Annaëlle aussi a dû se battre avec les idées reçues. Les stéréotypes. Les cases dans lesquelles on aime mettre les gens. Désormais, ensemble, Darane et Annaëlle accompagnent les gens « à vivre leurs émotions refoulées pour vivre leur propre présence, dans la sérénité et le calme ». Elles ont créé leur activité en 2019 : « Le Fou Sage ». Il s’agit d’un personnage, archétype qui pointe les endroits où l’on souffre et qui joue avec tous les tabous et les conventions sociales. Au fil d’accompagnement en individuel ou stages en immersion, de 2 h à un week-end, les deux jeunes femmes invitent les participants à jouer avec leurs propres repères. « Ces jeux nous permettent d’explorer les émotions, les blessures, les mécanismes de contrôle », poursuit Annaëlle. Lors d’une dernière session, un des jeux proposés était de ne pas répondre à l’une des stagiaires lorsqu’elle pose des questions. Un jeu anodin a priori. « Sauf qu’au bout de cinq minutes, elle a fondu en larmes. Cela a fait écho à un traumatisme de petite fille », précise Darane. Une fois les vannes ouvertes, l’émotion est libérée et chacun peut aller au bout. « C’est la seule manière de décharger, de vider et de se défaire de cette émotion du passé », poursuit Annaëlle.

« Chercher l’élan de vie profond »

Dans une démarche autodidacte, les deux jeunes femmes s’autorisent la spontanéité et insistent sur la mise en confiance. Dans ces stages, on danse, on rit, on chante, on joue avec la musique. « Le jeu redonne de la légèreté, quelque chose d’enfantin », constate Darane dont le but est de « laisser être, au-delà des conventions, des règles, de laisser place à l’élan de vie profond. » Aller chercher les émotions, en individuel ou en collectif, relève d’une forte intensité, libère la parole, révèle les témoignages. « Nous nous mettons au service des gens ». En déconstruisant les histoires, les émotions refoulées, chacun se laisse traverser par une myriade de sensations : colère, culpabilité, injustice. « Des sentiments que le corps doit laisser exprimer, crier ! », assure Annaëlle. « Et même lorsque certaines blessures du passé semblent déjà cicatrisées, elles peuvent réapparaître. Preuve que tout n’est pas encore guéri. Ici, nous allons au bout de ces émotions. » Comme enveloppés de bienveillance et de sincérité, les stagiaires font tomber le masque et deviennent eux-mêmes. « On apprend alors à laisser faire son corps lorsque l’on se retrouve de nouveau seul face à ses émotions. Notre objectif est de rendre autonome, de s’autoriser à décharger nos émotions, pour se libérer de tout ce qui pèse lourd en nous et être en paix. S’offrir un retour à notre propre nature, être vrai », conclut Darane.

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