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3 questions à Miren Bengoa, Déléguée Générale de la Fondation CHANEL

Miren Bengoa, Déléguée Générale de la Fondation CHANEL, revient sur son parcours, ses combats et nous évoque l’égalité femmes-hommes, à travers « l’Échelle », programme dont Femmes de Bretagne a été lauréate.

Quelle est la vocation de la fondation CHANEL ?

Sa mission est de favoriser l’indépendance et l’autonomisation des femmes et des filles à travers le monde. Actuellement, nous agissons dans près de 30 pays avec de nombreux partenaires. Tous nos projets sont emblématiques mais en vous parlant je pense à celui qui soutient les femmes entrepreneures par le biais de l’association « La Ruche » en France. Il s’intitule « les audacieuses » et permet de former et d’embarquer dans l’entreprenariat social de nombreuses femmes. Je pense aussi au Sénégal, où nous accompagnons un projet qui vise à aider les agricultrices : ce sont en majorité des femmes qui cultivent les parcelles. Nous soutenons donc une entreprise sociale dont la vocation est de faciliter la formation des agricultrices mais aussi d’acheter des semences et des engrais par le biais du micro-crédit.

Pourquoi avoir choisi Femmes de Bretagne dans le cadre de « l’Échelle » ?

L’objectif de « l’Échelle », mis en place l’année dernière, est de favoriser l’égalité femmes-hommes en soutenant les associations qui travaillent sur le sujet et souhaitent se développer. L’idée est d’aider une structure sur une année, ou bien sur son fonctionnement, ou bien sur une initiative destinée à l’essaimage.

Femmes de Bretagne nous a convaincus par son approche régionale et par le fait que c’est un réseau qui anime des femmes de toutes origines et de tous métiers. Les femmes entrepreneures rencontrant plus de difficultés que les hommes pour jongler dans leurs obligations multiples, pour trouver des financements et être soutenues dans leurs démarches, il faut se battre pour une égalité de choix et d’opportunités. En ce sens, Femmes de Bretagne répond pleinement aux enjeux de retour à l’emploi d’un territoire, grâce à une mise en réseau pertinente.

Quel a été votre parcours ?

J’ai travaillé aux Nations-Unies pendant de nombreuses années dans le domaine de la santé maternelle. Ma carrière a été faite de rencontres exceptionnelles, notamment avec des personnes qui se battent dans les pays les plus pauvres pour accompagner les femmes vers plus d’indépendance et plus de droits. A mon retour en France en 2010, j’ai cherché à mettre en œuvre toutes les bonnes pratiques vécues sur le terrain. Rejoindre la fondation CHANEL qui se créait alors a été une grande joie.

Avec le recul, je m’aperçois que dans un contexte mondial d’inégalités fortes entre les femmes et les hommes, parmi les choses qui m’ont le plus interpellé dans ma carrière, c’est le peu d’attention portée aux mères, à leur bien-être psychologique. C’est en constatant cela, que, moi-même mère de quatre enfants, j’ai souhaité quand j’étais sur le continent africain me former pour être « doula » (c’est une « accompagnatrice maternelle » qui existe dans de nombreux pays et qui accompagne les mères avant et après l’accouchement, au-delà du corps médical). J’ai en tout cas eu à jongler comme beaucoup de femmes, notamment parce que j’ai longtemps allaité, mais j’ai eu la chance d’avoir des employeurs compréhensifs.

Le plus important est de sortir les femmes de l’isolement et de créer un cercle de confiance. Il faut lever les tabous.