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3 Questions à Alice Le Breton – Ponsar, dirigeante de RH Mobilité, ancienne sportive de haut niveau et coordinatrice Femmes de Bretagne à Brest (29)

Vous dirigez l’entreprise RH Mobilité après une carrière de sportive de haut niveau, pouvez-vous nous parler de votre parcours ?

En 2012, j’ai arrêté ma carrière de sportive de haut–niveau (voile) et, en dépit de mon bagage sportif et professionnel (juriste de formation), je n’ai trouvé auprès d’aucun.e professionnelle le soutien et l’accompagnement dont j’avais besoin dans ma reconversion. L’idée de ma création était née… J’ai donc décidé de me former en Gestion des Ressources Humaines avec pour objectif de créer une entreprise spécialisée dans l’accompagnement au changement.

J’ai d’abord eu un emploi salarié puis je me suis lancée dans l’entrepreneuriat. J’ai ensuite racheté RH Mobilité et, an plus tard, j’ai embauché Amélie Tinet-Boussion. Notre binôme est fort et c’est pour moi comme une association tant on travaille ensemble. En septembre 2020, nous avons investi dans nos locaux actuels et ouvert la deuxième Antenne de RH Mobilité à Guipavas.

Ma vie est faite de rencontres, de projets, de réalisations. Ce sont les rencontres qui ont fait celle que je suis, qui m’ont poussée, stimulée intellectuellement et aussi soutenue. En pensant mon entrepreneuriat, j’ai voulu faire le point sur mes appétences et mes envies, et c’est à partir de là que j’ai construit mon projet. Je crois pouvoir dire que j’ai fait de ma qualité fondamentale (l’écoute) mon métier d’aujourd’hui.

Aujourd’hui, nous accompagnons des personnes aux profils très divers : en situation de souffrance au travail, de crise de mi-vie, en reconversion suite à des pathologies physiques ou un burn-out, des femmes en reprise de carrière, mais aussi des chef.fe.s d’entreprise à la recherche d’un équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle. L’idée est d’accompagner mes clients à révéler leurs potentiels, rendre conscient ce qui ne l’était pas initialement pour eux.

Et je me suis lancée un nouveau défi : nous sommes en train de créer une application digitale de prise de rendez-vous en ligne avec des expert.e.s pour aider entreprises et particuliers à travailler cette question cruciale de l’équilibre entre vie pro et perso.

Comment avez-vous connu Femmes de Bretagne et quel regard portez-vous sur les réseaux d’entrepreneuses ?

A sa création, Femmes de Bretagne m’a contactée pour m’interviewer, je participais alors à une régate exclusivement féminine ayant en toile de fond, la défense de l’accès des filles à l’éducation comme droit fondamental.

Je ne me sens pas forcément à l’aise en réseau initialement mais j’ai trouvé à Femmes de Bretagne un soutien quand je doute en tant que cheffe d’entreprise, notamment face à certaines questions dérangeantes. On nous pose toujours des questions qu’on ne pose pas aux hommes : mon mari est indépendant et personne ne lui demande comment il va faire pour s’organiser avec deux enfants en bas âges !

J’ai aussi eu envie de soutenir à mon tour des femmes qui veulent se lancer et débutent, notamment au travers de mon bagage juridique. J’ai pu créer RH mobilité parce que j’ai été accompagnée et soutenue, et j’ai envie de le rendre à mon tour.

Qu’est-ce qui fait, selon vous, la spécificité de l’entrepreneuriat féminin actuellement ?

J’adorerais qu’il n’y ait pas de différence, que nous soyons traitées comme les hommes. Je pense qu’une femme est tout aussi apte qu’un homme à créer une entreprise et gagner de l’argent, et je ne comprends pas pourquoi c’est genré. On ne peut pas faire disparaitre des siècles de domination masculine en un claquement de doigts mais le plafond de verre, qui existe clairement, nous pouvons le casser, et c’est à nous, femmes, de le faire.

Je me considère féministe et j’essaye de le transmettre aussi dans mes accompagnements. Beaucoup de femmes que j’accompagne aujourd’hui en création pensent qu’elles ne peuvent pas vivre de leur activité, se sous-estiment et sous-estiment leur travail. Ça les conduit immanquablement à placer le curseur de leurs prix trop bas, et donc, en effet, à ne pas vivre de leur métier.

Un réseau d’entrepreneuses sert à faire comprendre aux femmes qu’elles peuvent gagner leur vie de leur métier, et exercer tous les métiers !

contact : conseil@rhmobilite.fr

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