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Rencontre avec Trinidad. Trajectoire d’une battante

De passage à Rennes pour présenter son nouveau spectacle solo au Petit Bacchus, la comédienne et chroniqueuse de radio Trinidad n’a rien perdu de son amour du verbe et de ses engagements.

« J’adore Rennes ! » lance Trinidad, l’œil pétillant. En ce début du mois de juin, malgré le ciel encore un peu gris, la comédienne sirote avec délectation un thé agrémenté de glaçons. Un petit pied de nez à la météo capricieuse, à l’image de son tempérament bouillonnant et de son parcours en-dehors des sentiers battus. Venue présenter son nouveau spectacle solo, ‘’Pour que tu t’aimes encore’’, au Petit Bacchus, Trinidad semble déjà galvanisée par les retours des spectateurs. « Le spectacle semble déjà avoir trouvé son public. Il n’y a pas que des femmes, loin de là ! Je regarde s’ils rient, quand ils applaudissent. Je teste des trucs », raconte la rousse comédienne. Une manière de rôder son spectacle, avant des représentations au festival d’Avignon prévues en juillet.

Décomplexée

La comédienne est aussi une chroniqueuse radio chevronnée. Elle avait fait ses premières armes au ‘’Fou du roi’’ sur France Inter avant de rejoindre l’émission de Brigitte Lahaie sur SUD radio. Une véritable source d’inspiration : « on y parle beaucoup de sexualité, sans tabous. Après l’affaire #Metoo, je me suis dit que ce serait bien de proposer de nouveaux modèles aux femmes, des modèles puissants », raconte-t-elle. Le spectacle est un voyage dans le temps, qui part de la découverte de Françoise Dorléac à 10 ans à sa rencontre avec Brigitte Lahaie à 50 ans. « La sexualité, c’est naturel, on n’est ni dans la performance, ni dans la beauté. » Une manière de s’interroger aussi sur la libération de la femme, de manière décomplexée.

Un long chemin

Trinidad, petite fille de réfugiés espagnols a dû parcourir un chemin parfois difficile pour être la femme qu’elle est aujourd’hui. « Je suis la première de ma famille à avoir fait des études. L’émancipation se fait souvent par la lignée : on trahit notre clan, ou pas », souligne-t-elle. Malgré ses réticences, sa mère a fini par accepter la trajectoire professionnelle qu’elle avait choisie, « parce que c’était plus fort que tout ». Aujourd’hui, Trinidad s’interroge sur l’évolution des rapports garçons-filles dans une société, paradoxalement corsetée. « Avec mon précédent spectacle ‘’Et pourtant Simone veille’’, je suis souvent intervenue dans les collèges et lycées. Et là, je suis atterrée de voir que la religion a pris de la place à l’école, que certains gymnases sont réservés aux filles, etc. Il y a un réel malaise. »

Japon

Aujourd’hui, Trinidad a la tête remplie de projets. « Je prépare une version masculine du spectacle ‘’Et pendant ce temps Simone veille’’ et j’ai un projet similaire avec des femmes japonaises. Quant à mon spectacle solo, ce sera tous les lundis à la Comédie Bastille à Paris ». Parmi les modèles que Trinidad préfère, il y a notamment celui Monica Bellucci : « pas à cause de sa plastique – évidemment qu’elle est très belle ! – mais juste par ce que, quand elle arrive quelque part, elle EST, tout simplement. »  Une affirmation qui vaudrait également pour Trinidad : quand elle arrive quelque part, elle EST, un point c’est tout !

Article réalisé par Anna Quéré