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Valentine DUTILH, fondatrice de « Valentine cup&cake » à Brest (29)

“C’est une chance incroyable de faire ce que l’on aime et de ne pas avoir de limite pour faire ce qui nous porte et pour rencontrer tant de gens ! Et que de belles rencontres !”

« La vie c’est comme une bicyclette, il faut avancer pour ne pas perdre l’équilibre ». Voilà des propos d’Einstein qui illustreraient bien la démarche de Valentine Dutilh. La fondatrice de « Valentine cup&cake » arpente en effet le paysage brestois avec un véhicule pour le moins insolite : un triporteur ! Le concept ? Venir à la rencontre des gens pour leur proposer des boissons bios et des pâtisseries faites-maison, le tout en local. Une démarche originale, éthique et solidaire, mais aussi une personnalité rayonnante qui ont attiré mon attention au gré de ma gourmandise et de ses belles pérégrinations.

Il y a eu la vie d’avant et celle d’aujourd’hui. Petite, Valentine se rêvait cuisinière. Mais la raison l’oriente vers des études de psychologie : “Ce n’est pas ce que je voulais faire” précise-t-elle. Parallèlement à la faculté dans le Sud de la France, la jeune femme travaille dans une herboristerie qui prépare des plantes pour la médecine alternative bio et dans des fast food ; ce qui la sensibilise à une alimentation plus saine. Elle se projette dans l’idée de proposer de la livraison de paniers gourmands bios. Quelques temps après son mariage, voilà que son époux est muté en Bretagne.

C’est le virage vers une nouvelle vie. Valentine accouche de son deuxième enfant. Très peu de temps après, son aîné tombe malade. La jeune mère est très occupée par les rendez-vous à l’hôpital.

Elle s’active en dispensant des ateliers Tupperware : “À ce moment, je prends un plaisir contagieux à cuisiner avec les gens. Et la cuisine devient pour moi un véritable anti-dépresseur.” Les produits qu’elle affecte : “le local d’abord ; le bio ensuite.” Valentine va d’ailleurs au bout de cette démarche en allant à la rencontre des producteurs des environs, jusqu’à parcourir bien des kilomètres, poussée par le goût des rapports humains : “Ce lien était pour moi vital” confie-t-elle. Au fil du temps, la famille s’agrandit : elle accouche successivement de deux autres enfants.

“Aujourd’hui j’ai même le sentiment qu’entre entrepreneures on forme une famille. Une preuve qu’il ne faut pas négliger l’importance du réseau.”

Dorénavant maman de trois garçons et une fille, la mère au foyer continue de pratiquer et de partager sa passion des fourneaux. En 2009 elle crée le blog “Melodie’s cakes” dont l’intitulé se réfère à son second prénom. Elle y rédige ses recettes et, là encore, c’est l’occasion pour elle de faire des rencontres, notamment avec d’autres blogueurs. Une expérience riche qu’elle évoque avec bonne humeur.

Puis surgit le décès soudain de sa maman. Valentine décide à partir de ce moment de ne pas passer à côté de sa vie de femme. Elle choisit alors de reprendre une vie professionnelle, en partant de qui elle est et de ce qu’elle aime. Son choix se portera vers ce qui l’anime du fond de son cœur : la cuisine bien sûr !

Souhaitant proposer une alternative aux gâteaux industriels pour les enfants dans les parcs, Valentine décide d’y proposer des “gâteaux de maman” qu’elle cuisine à partir de produits sains et locaux. Le fil d’Ariane se tisse lorsqu’elle confie ce projet à plusieurs producteurs locaux dont  Valérie Lazennec qui tient la ferme bio de Traon Bihan à Brest. Le projet se dessine : elle proposera ses produits pour faire partager sa passion et ses convictions en venant à la rencontre des gens. Valentine se forme en entreprenariat et en hygiène alimentaires à la Chambre des Métiers et de l’Artisanat. Voilà qu’elle atteint son but en proposant dans les parcs et au marché de Kérinou à Brest du café bio tarifé à 1€ et des cookies faits-maison à 1,50€. Le concept rencontre le succès espéré et Valentine prend goût… à entreprendre !

Les idées fusent, les opportunités aussi. Pour répondre à la demande, la jeune mère élargit sa carte de produits gourmands en proposant également du salé qu’elle concocte en sous-louant la cuisine du coffee shop Le Beaj Kafé à Brest. Le gérant lui propose ensuite de préparer des soupes et des tartes tous les matins de la semaine. Elle accepte. Sa mission se déroule dans un premier temps en sous-traitance. Et voilà qu’au bout d’un an, elle signe un contrat de salariat avec le gérant. Parallèlement, Valentine assure des missions de sous-traitance pour les entreprises de restauration et des remplacements pendant les vacances. Ses talents sont également sollicités pour des prestations de traiteur à l’occasion de repas d’entreprise et de mariages. La cuisinière livre aussi des bentos végétariens du lundi au vendredi. C’est au gré des opportunités que l’évidence se fait : elle crée l’entreprise au nom éponyme “Valentine cup & cake”.

L’idée du triporteur lui vient tout à fait naturellement. Car le vélo demeure un véhicule facile et accessible, idéal pour créer le lien. “Plus largement que les boissons et les gourmandises, c’est toujours la relation avec l’humain que je cherche ! Bien au-delà du business, c’est un moyen de faire partager ma joie de vivre !” Sans oublier que le véhicule répond à une exigence à la fois éthique et écologique. L’entrepreneure poursuit le fil de ses rencontres en prenant contact avec “Le Vélo Café Pascale” à Nantes. Cette dernière lui partage ses conseils ; et quelques mois plus tard, Valentine pédale au volant d’un vélo électrique de 300 kg conçu sur-mesure !

Aujourd’hui, la reine des fourneaux trace son chemin dans le Finistère avec un emploi de salariée la semaine et des missions d’entrepreneure pour les événements le week-end ! En arborant son salon de thé ambulant, Valentine continue de proposer ses boissons et gourmandises à des tarifs abordables, dans des emballages biodégradables et compostables. La monnaie locale Heol est pour elle incontournable. Valentine établit aussi des partenariats, comme celui, très fort, avec “CitésLab”, une association qui aide les jeunes des quartiers à monter leur entreprise ; cette dernière rencontre lui a permis de travailler auprès de l’ADESS, acteur de l’économie sociale et solidaire. Elle commente : “C’est une chance incroyable de faire ce que l’on aime, mais aussi de ne pas avoir de limite pour faire ce qui nous porte et pour rencontrer tant de gens ! Que de beaux partages !”

Parmi ses rencontres, elle compte aussi celle avec le réseau Femmes de Bretagne. “Auparavant j’avais peur des réseaux féminins. Pourtant c’est important de pouvoir échanger avec les femmes, car nous avons résolument les mêmes contraintes. Il ne faut pas négliger ce que l’on appelle aujourd’hui “la charge mentale”. Aujourd’hui j’ai même le sentiment qu’entre entrepreneures on forme une famille. Une preuve qu’il ne faut pas négliger l’importance du réseau.” Pour ce qui est de ses conseils au femmes en création d’activité : “Je pense qu’il est important de mesurer l’impact de son projet sur la vie personnelle, de ne pas sous-estimer la place que cela prend. Pour ma part, je considère mon entreprise comme un cinquième enfant. Quoi qu’il en soit, tout dépend de nous. J’adore ça et ça stimule !”

Valentine cup&cake /  06 25 67 18 86

https://www.instagram.com/valentine.triporteur/?fbclid=IwAR0uYmeVeiDLg5fCtmcO7LkMuAcukgwq87fbiWMzDJ4rS4N-RwL2OaJv9rQ

https://www.facebook.com/valentine.triporteur/

Un portrait rédigé par la Plume Virginie Le Duff, experte en blogging chez Mamezell’ en Finistère