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Laurence Leprince Branly, créatrice de Belle en selle

Qui êtes-vous ? Pouvez-vous nous parler de votre parcours et de votre entreprise ?

Je m’appelle Laurence Leprince Branly, je suis Rennaise depuis 18 ans. Bien que Bretonne d’adoption, j’ai conservé un poste salarié à Paris pendant 15 ans dans un grand groupe de cosmétiques, avec des allers-retours hebdomadaires en train et du télétravail avant l’ère du Covid. En 2021, j’ai profité d’un Plan de Sauvegarde de l’Emploi pour quitter le salariat et me lancer dans une aventure entrepreneuriale qui allie mes valeurs, mon mode de vie et mes compétences professionnelles. J’ai lancé une marque d’accessoires vélo féminins et urbains, Belle en Selle. Je suis solo-entrepreneuse et je gère à la fois la production (conception en Bretagne, confection au Portugal) et la commercialisation (site internet et revendeurs). La commercialisation a commencé il y a 1 an, en septembre 2024.

Quelles difficultés avez-vous rencontrées ? Et comment les avez-vous surmontées ?

J’ai changé de secteur d’activité en passant des cosmétiques à la maroquinerie. Même si j’avais des compétences en gestion et en marketing, je ne connaissais pas ce nouveau secteur. Il a donc fallu identifier et convaincre les différents intervenants (stylisme, modélisme, fournisseurs en toiles et autres accessoires, atelier de confection). Ce fut un processus long et parsemé d’erreurs avant de trouver les bons partenaires. Petit à petit, j’ai fini par construire une équipe d’experts (externes) pour m’entourer et avancer dans le projet.

Avez-vous des modèles ou des mentors qui vous ont inspirée ?

J’ai des amies qui ont lancé avec succès leurs entreprises il y a plusieurs années. Je leur ai demandé beaucoup de conseils et je les sollicite encore régulièrement pour déjeuner avec elles et échanger sur nos préoccupations du moment. Par la CCI, j’ai également bénéficié de l’expertise d’un parrain qui a développé plusieurs entreprises et qui m’a accompagnée ponctuellement sur certains sujets.

Quels conseils donneriez-vous à une femme qui souhaite se lancer dans l’entrepreneuriat ?

Ne pas hésiter à demander de l’aide sur les sujets qu’on ne maîtrise pas. Il faut l’anticiper dans le budget prévisionnel. On ne peut pas tout gérer ni tout savoir. Parfois, pour faire des économies, on pense faire seule une tâche, mais la perte de temps ou des résultats qui tardent sont finalement plus coûteux. Et paradoxalement, ne pas toujours écouter son entourage. Il faut parfois se faire confiance et laisser de la place à son intuition.

Comment avez-vous construit votre réseau professionnel ? Quel rôle a-t-il joué dans votre succès ?

La solitude est clairement un écueil pour les entrepreneures. J’ai adhéré à certains réseaux (dont Femmes de Bretagne) et j’ai également cherché à créer du réseau dans le domaine du vélo que je connaissais peu. Au fil des salons et rencontres professionnelles, je me suis constituée un réseau pro local avec lequel nous organisons régulièrement des déjeuners pour mutualiser des informations, la logistique pour la participation aux salons, des événements communs, etc. Nous avons un groupe WhatsApp qui nous permet d’échanger facilement. Je me suis également investie dans une association (Les Femmes à Vélo) qui me permet de rencontrer de nombreuses entrepreneuses dans le même secteur d’activité. Nous pouvons ainsi échanger sur des best practices, des fournisseurs, des événements, etc.

Si vous aviez une baguette magique pour changer quelque chose du passé, y a-t-il un moment ou une décision que vous modifieriez ?

En lançant mon activité, à mon échelle, j’ai fait de gros investissements en communication (communiqué de presse, relations presse, salons, etc.). Ce sont des leviers coûteux et globalement peu rentables individuellement. Il fallait bien tester pour savoir, mais finalement, les leviers qui fonctionnent le mieux pour mon activité sont les leviers digitaux (SEA, Facebook Ads). Je regrette certains choix budgétaires qui auraient pu être optimisés.

Avez-vous une anecdote durant votre parcours entrepreneurial que vous aimeriez partager ? (quelque chose de drôle, cocasse, ou dont vous avez un peu honte…)

Je n’ai pas d’anecdote spécifique en tête, mais j’évoquerais les montagnes russes que chaque entrepreneur connaît bien, et qui, après coup, sont souvent exagérées, voire ridicules. Lorsqu’une bonne nouvelle ou une grosse commande arrive, on commence à réfléchir à embaucher, et le lendemain, à cause d’un retard ou d’une annulation de commande, on envisage la fin de l’entreprise. J’aimerais être capable de prendre plus de distance !