Laetitia Fernandez, photographe aux multiples facettes
Pouvez-vous nous parler de votre parcours et de votre entreprise ?
Bonjour, je suis Laetitia Fernandez, originaire d’un petit village des montagnes du sud-ouest où j’ai vécu jusqu’à mes 18 ans. Après l’obtention d’un bac L j’ai commencé des études de photographie à Toulouse à l’ETPA, que j’ai poursuivi à Paris en maîtrise Photographie et multimédias avant de me m’orienter vers une licence cinéma. J’ai fait un erasmus à Madrid, c’était une très bonne manière de clore mon parcours d’étude ! J’ai travaillé en laboratoire puis comme retoucheuse photo pour une entreprise de déstockage et vente en ligne pendant quelques années avant de partir à l’autre bout du monde en Nouvelle-Zélande et en Australie avec un visa vacances travail. Ces 16 mois incroyables où j’ai pu pratiquer plusieurs métiers ont été très formateurs ! Et les aventures photographiques évidemment fabuleuses. De retour en France j’ai eu l’opportunité d’apprendre un nouveau métier, la comptabilité en gestion immobilière ! Un métier aux antipodes de ma formation mais que j’ai pratiqué quelques années en continuant ma pratique photo en parallèle. J’ai finalement rejoint la Bretagne (région pour laquelle j’ai eu un gros coup de coeur en la découvrant pendant plusieurs années) début 2022 en ayant la grande envie de pouvoir enfin vivre de la photographie en indépendante.Je propose des prestations pour les professionnels (portrait pro, reportage d’entreprise, photo d’architecture/immobilier, packshot, évènementiel …) et les particuliers (photos de famille, grossesse, naissance, mariage, animaux de compagnie ..). J’anime aussi des ateliers d’initiation à la photographie pour apprendre à se servir de son appareil photo en mode manuel, c’est un autre contexte de relation avec mes clients que j’aime beaucoup et j’expose à l’occasion mes photos plus personnelles, plus artistiques.
Quelles difficultés avez-vous rencontrées ? Et comment les avez-vous surmontées ?
Il faut apprendre à être entrepreneur, je ne me rendais pas compte au début de tout ce que ça impliquait. Apprendre à être visible, à avoir une stratégie marketing, à se vendre, gérer la compta et l’administratif … et proposer un tarif adéquat pour ses prestations. C’est fou le sentiment d’illégitimité qui nous bloque lorsque l’on se lance à proposer ses services malgré les années d’expériences ! Les croyances limitantes concernant l’argent ont la peau dure mais j’ai appris à les détricoter. J’ai pu suivre des ateliers pour mettre le doigt sur ce qui peut nous bloquer, en tant que femmes entrepreneurs sur cette question d’argent, et démystifier des postures sociales qui nous empêchent d’avancer.Le fait d’arriver dans une nouvelle région, sans contact, sans base de clients potentiels a aussi été un peu compliqué. Tout est à construire, à développer. Les relations naissantes par les réseaux de femmes entrepreneurs sont inestimables et essentielles.
Avez-vous des modèles ou des mentors qui vous ont inspirée ?
Une amie en particulier qui est à son compte depuis la fin de ses études et qui réussit à vivre de son activité, s’investie beaucoup dans les groupes de réseaux pour partager son expérience et aménage son temps comme elle le souhaite. Cette liberté de structurer ses journées, sa vie comme elle l’entend est très stimulante !
Quels conseils donneriez-vous à une femme qui souhaite se lancer dans l’entrepreneuriat ?
De ne pas s’isoler, ne pas rester seule chez soi. C’est le piège de l’indépendance, on travaille souvent à domicile, on ne croise pas beaucoup de partenaires ou de consoeurs. Les associations comme Femmes de Bretagne sont bénéfiques et essentielles pour partager nos expériences, nos questionnements, nos doutes … on se rend compte que l’on a toutes les mêmes problématiques et on s’entraide pour sortir des impasses.Et puis il faut être patient. Développer une activité c’est un parcours d’endurance, avec des hauts, des bas, des moments où l’on stagne … souvent des petites graines semées ne germent qu’un an, deux ans plus tard ! Mais c’est là que l’on mesure que tout ce que l’on tente est utile ou formateur.
Comment avez-vous construit votre réseau professionnel ? Quel rôle a-t-il joué dans votre succès ?
Via des réseaux comme Femmes de Bretagne dans un premier temps. J’ai pu rencontrer des femmes dans les mêmes situations que moi, j’ai pu participer à des ateliers en partageant mon savoir-faire et m’enrichir de l’expérience des autres.Les différents formats de petits-déjeuners, déjeuners, afterwork ou ateliers permettent de trouver un rythme et structurer des semaines. Parfois quand on a un petit coup de mou et que l’on va partager un moment avec d’autres entrepreneures, cela rebooste et donne une impulsion Au fil des rencontres, le bouche à oreille et les recommandations sont les meilleurs atouts pour développer son réseau.
Si vous aviez une baguette magique pour changer quelque chose du passé, y a-t-il un moment ou une décision que vous modifieriez ?
Non rien, chaque pas, positif ou négatif, a structuré ma vie pour ce qu’elle est aujourd’hui. Même si tout n’est pas parfait, qu’il y a des difficultés, que je suis parfois dans le doute, je ne regrette pas ce que j’ai entrepris.
Avez-vous une anecdote durant votre parcours entrepreneurial que vous aimeriez partager ?
Pas d’anecdotes particulières non … mais je ne compte plus le nombre de fois où je retiens mes clients devant l’objectif « attends, encore une petite dernière ! » qui n’est jamais vraiment la dernière.