
Elodie Soret: l’aller-vers, outil d’inclusion sociale et économique
En être… Elodie Soret, femme de terrain, d’action, veut faire bouger les lignes, insuffler aux plus hésitants, à celles et ceux qui n’ont pas toutes les bonnes cartes en main dès le début, l’idée, qu’eux aussi peuvent y arriver, qu’eux aussi peuvent être aidés. C’est son quotidien en tant que directrice territoriale de l’Association pour le Droit à l’Initiative Économique (Adie) pour la Bretagne. Elle voulait donc absolument en être, devenir une Femmes de Bretagne et de Loire-Atlantique, pour porter haut les couleurs de l’entrepreneuriat et dire à toutes les femmes rencontrées dans le cadre de ses missions qu’elles doivent foncer !
Vous avez dit Adie ?
Arpenter les rues, aller vers, discuter, se rencontrer et finalement aider, c’est ce qu’Elodie Soret s’applique à faire depuis maintenant 15 ans. Connaître son terrain, les quartiers, la ville pour aller chercher chaque personne qui souhaite créer sa boîte mais qui n’a pas le dossier qui va bien parce que trop ci ou pas assez ça… Les prêts bancaires pour donner vie à un projet sont inaccessibles à certains profils. L’Adie est alors cette première main tendue proposant un prêt pouvant aller jusqu’à 12 000 €. Une première aide, un premier signal positif pour rendre les personnes « bancarisables », pour qu’elles puissent prétendre à d’autres aides. Véritable « bébé Adie », avec, ancré en elle, le besoin de créer des passerelles entre social et insertion économique, de favoriser les synergies, Elodie Soret est passée de conseillère à experte en microcrédit jusqu’à devenir responsable de l’opérationnel pour la région Bretagne. C’est dire si elle maîtrise son sujet.
Manager juste
L’année 2014 est celle du retour en terres bretonnes pour Elodie et sa famille. Enceinte de son deuxième enfant, la Quimpéroise, expatriée en Ile-de-France depuis quelques années, accepte un poste de déléguée territoriale avec pour terrain de jeu les Côtes-d’Armor et l’Ille-et-Vilaine. Le goût du challenge et l’envie de servir l’Adie par de nouvelles fonctions la poussent à accepter cette nouvelle aventure. Pour, quelques années plus tard, se voir confier le poste de directrice territoriale. Aujourd’hui, son cœur de métier consiste à soutenir ses collaborateurs et les 60 bénévoles, à donner du sens à leur travail. Elle sait être à leur écoute tout en accompagnant la mise en action. La microfinance permet d’atteindre des publics très fragiles offrant un effet miroir sur le terrain. Il faut tester, ajuster, s’interroger en permanence sur la méthode, l’offre. C’est une mission qui porte énormément, qui fait sens et qui engage. Elodie est armée, elle a encore la niaque et sa boussole qui la guide, celle « d’être juste avec elle-même donc avec les autres et de ne porter que des projets auxquels elle adhère ».
Vous les femmes
Comme beaucoup, Elodie Soret a parfois eu le syndrome de l’imposteur. Pourtant, elle a fait ses preuves, gravi chaque échelon. Quelle fierté pour elle d’animer aujourd’hui des ateliers sur la légitimité entrepreneuriale, la confiance en soi. Elle est souvent en colère de voir toutes les croyances limitantes et freins que les femmes se créent. Le capital social est la clé de voûte de la réussite, la force de l’entraide, des mots simples mais importants qui disent « tu as les compétences et tu peux le faire ». Au plus près des entrepreneurs, elle sait leurs doutes, leurs questionnements. Certaines femmes accompagnées par l’Adie font partie du réseau Femmes de Bretagne et de Loire-Atlantique mais combien d’autres ne se sentent pas crédibles ? Devenir administratrice du réseau a donc un sens profond pour Elodie.
Quand les vibrations donnent le ton
Depuis ses débuts, Elodie a accompagné plus de 400 personnes à créer leur entreprise. Au sein de Femmes de Bretagne et de Loire-Atlantique, elle souhaite aller prendre le pouls, rencontrer les adhérentes sur le terrain pour ensuite faire émerger des idées, coconstruire. Son expertise trouvera écho au sein du réseau et son regard de professionnelle sur les femmes les plus fragiles sera un véritable atout. Un premier conseil « Soyez entourées et faites vous accompagner pour le quotidien ». L’association offre la possibilité d’avoir une coordinatrice à moins de 30 kilomètres de chez soi. Une incroyable opportunité d’échanger, de ressentir toutes les vibrations, les non-dits, les doutes, les attentes pour mieux guider, mieux accompagner.