
Angélique Caresmeul, fondatrice et dirigeante de la biscuiterie/pâtisserie Equi’Croq
1. Qui êtes-vous ? Pouvez-vous nous parler de votre parcours et de votre entreprise ?
Je suis Angélique, fondatrice et dirigeante de la biscuiterie/pâtisserie Equi’Croq à Guignen. Passionnée de pâtisserie, gourmande et… diabétique insulinodépendante ? Pas simple, me direz-vous ! Et pourtant, armée de ces bagages, et ayant toujours rêvé de créer mon propre salon de thé, j’ai décidé de fonder Equi’Croq : une biscuiterie sans sucre raffiné, utilisant uniquement des produits à faible index glycémique. Mon diabète, détecté il y a quelques années, m’a poussée à faire des choix. À l’époque, j’étais commerciale export, responsable de zone Amérique Latine. Mais concilier ma vie professionnelle, familiale et la maladie devenait compliqué. Il me fallait trouver une solution. J’ai alors découvert les sucres alternatifs, comme le sucre de coco, ainsi que de nouvelles farines peu connues du grand public, comme la farine de lupin ou de pois chiche. Grâce à ces matières premières — et après de nombreux tests ! — j’ai réussi à créer des biscuits et pâtisseries qui ne font pas grimper ma glycémie. Victoire ! Je peux enfin me faire plaisir à l’heure du goûter avec mes enfants, sans culpabiliser ni devoir m’injecter d’insuline.
2. Quelles difficultés avez-vous rencontrées ? Et comment les avez-vous surmontées ?
Ne trouvant pas de local regroupant espace de vente et laboratoire, j’ai décidé d’aménager une pièce de mon domicile pour y installer un laboratoire de production, conforme aux normes d’hygiène et équipé en matériel professionnel. J’ai commencé par vendre en ambulant, sur les marchés locaux, pour faire découvrir l’IG bas. Les ingrédients que j’utilise — sucres alternatifs, farines spécifiques — coûtent bien plus cher que de la farine de blé et du sucre raffiné. J’ai donc dû adapter les recettes, le type de gâteaux proposés et les prix, tout en gardant ma conviction première : ne pas faire grimper la glycémie.
3. Avez-vous des modèles ou des mentors qui vous ont inspirée ?
Oui, Anabelle Orsatelli, pâtissière de métier, femme et fille de diabétiques. Elle a écrit un livre qui m’a guidée dans le choix des sucres et farines, et m’a apporté de nombreux conseils. Elle m’a prouvé qu’on pouvait faire du bon avec du peu sucré — et sans insuline. Elle m’a donné la certitude que mon idée était bonne !
4. Quels conseils donneriez-vous à une femme qui souhaite se lancer dans l’entrepreneuriat ?
S’écouter et s’entourer ! Les réseaux m’ont énormément aidée à voir les choses différemment, à prendre les bonnes décisions au bon moment… et à OSER.
5. Comment avez-vous construit votre réseau professionnel ? Quel rôle a-t-il joué dans votre succès ?
J’ai commencé grâce à une amie, Nadine Edom, praticienne Reiki, qui m’a parrainée pour intégrer le réseau Marcel à Guichen, un espace de coworking et de création de liens. Là-bas, j’ai trouvé du réconfort dans les moments de doute, des formations, des conseils, de la bienveillance et un vrai soutien pour certaines décisions clés. Ces décisions ont donné un tournant à Equi’Croq. Sans elles, je ne suis pas sûre que la structure aurait perduré. Et bien sûr, le réseautage m’a permis d’élargir ma clientèle, de faire goûter mes produits lors d’événements, et de mieux faire comprendre ce que peut apporter Equi’Croq, à titre personnel comme professionnel.
6. Si vous aviez une baguette magique pour changer quelque chose dans le passé, que modifieriez-vous ?
Je viserais plus grand dès le départ, avec un investissement financier plus conséquent pour pouvoir grandir plus vite.
7. Avez-vous une anecdote à partager ? (drôle, cocasse, un peu honteuse…)
Oui ! J’ai participé à la Semaine du Producteur Local au Hyper U de Guichen, où mes biscuits mini-format sont en vente dans le rayon « Le meilleur local ». Le magasin a diffusé des portraits de producteurs sur ses écrans. Mon mari et mes enfants faisaient des courses quand mon fils lui dit : « Papa, regarde, maman est dans la télé ! ». Mon mari, persuadé que c’était une blague, lui répond :
« Mais non, maman est au travail, pas ici. ». C’est en sortant qu’il a vu mon visage sur les écrans, les affiches, et tous les supports ! Ça nous a rappelé que notre activité dépasse le cadre professionnel : on incarne notre savoir-faire, notre marque. Mettre un visage sur un produit, c’est essentiel. Et oui, ce jour-là, mon fils avait raison : maman était partout dans Guichen !