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Lydie Auger : « Toujours le collectif me rattrape ! »

Lydie Auger

Docteur en biologie et amatrice d’algues, Lydie Auger a fait de ses passions son métier : elle fabrique et vend trente fromages aux algues — entre autres. À 54 ans, cette gourmande fourmille de projets. Si d’emblée elle assure qu’elle tient à son indépendance et veut avancer seule, très vite elle reconnaît que les réseaux lui sont essentiels.

En 2018, c’est le déclic : Lydie Auger est lauréate, dans la catégorie « porteuse de projet », de la première édition du Prix Eco-Visionnaires organisé par Femmes de Bretagne. Une molécule naturelle issue d’un végétal est une alternative aux produits chimiques pour la conservation des fruits et légumes.

En perpétuelle expérimentation

« Femmes de Bretagne, à un moment clé, m’a apporté de la notoriété, de la visibilité, se réjouit-elle. Ce prix m’a boostée pour mettre en place les outils de communication du projet porté par CISvie, conseil en innovation. »

Auparavant, Lydie a travaillé à l’institut Henri Beaufour (groupe biopharmaceutique), pour le centre technique agroalimentaire Adria, puis comme chargée de projets au service recherche innovation pendant dix ans à Brest métropole. « Le fil conducteur de mes projets, c’est la bactérie, sourit-elle. Déjà, enfant, je fabriquais du fromage avec ma grand-mère, dans le Loir-et-Cher. J’adore l’expérimentation ! »

Installée depuis une quinzaine d’années près de Quimper, elle arpente volontiers le rivage pour y ramasser des algues. « C’est si simple : elles poussent dans la mer ! Gorgées d’oligoéléments et de protéines, elles stimulent idéalement le microbiote. Cela m’a donné l’idée de tenter l’association lait de vache-laitue de mer en fromage… qui a fonctionné si bien que j’ai décidé de créer un laboratoire dans le sous-sol de ma maison, à Ergué-Gabéric. » De telles productions sont rares en Bretagne.

L’épicerie dont elle rêvait

Aujourd’hui, son Épicerie de Poséidon propose aussi des fromages à la dulse (rouge, goût iodé), au nori (noire), au kombu royal (marron, croquante) qu’elle agrémente d’ail, de cumin, etc.  Mais également du caramel, des coquillettes et du gros sel aux algues, du houmous d’algues… Elle vend ses productions sur des marchés, dans des points de vente locaux, via La Ruche qui dit oui. Elle investit beaucoup dans des outils de production et ne compte pas son temps : « J’ai seulement mon lundi matin de repos », avoue-t-elle (NDLR elle nous reçoit… un lundi matin).

En accord avec ses valeurs de préservation de la planète, Lydie réduit ses déchets au maximum : des contenants en verre consignés (cela fonctionne très bien), des clients incités à venir avec leur plateau à fromage ou leur pot à faisselle, etc.

Se poser des questions et les partager

Tous ses fournisseurs sont locaux. Les algues sont ramassées entre Le Guilvinec et Bénodet, le lait provient d’Ergué-Gabéric, le piment de Concarneau, etc. « Cela m’a amenée à créer des partenariats… Auparavant, j’avais trouvé compliqués les projets en collaboratif — il faut un “contrat de mariage” extrêmement clair. Donc je voulais développer une activité très personnelle. Mais dans la réalité… toujours le collectif me rattrape ! Et c’est tant mieux : j’adore me poser des questions et les partager. »

Et de citer la boulangère qui utilise ses produits et vend ses yaourts, l’agriculteur chez qui elle envisage d’installer un aqueduc pour le lait ou celui avec lequel elle pourrait mutualiser une station de lavage de bouteilles, l’association qu’elle a créée pour monter un marché dominical, etc.

Le « faire ensemble » est une richesse

Se diversifier permet de limiter les risques : Lydie est aussi animatrice. Elle organise des sorties de ramassage d’algues sur la côte fouesnantaise, l’occasion de transmettre ses savoirs, puis elle réunit les participants chez elle pour expérimenter des recettes gourmandes : de grands moments de convivialité.

« Le “faire ensemble” est une richesse. Et c’est pourquoi des réseaux comme Femmes de Bretagne sont précieux. Il faut que j’y sois plus active, mon envie d’entreprendre est démultipliée au fil des mois. Et je suis persuadée qu’il faut oser parler de ses projets pour en avoir des retours, et ne pas attendre qu’ils soient ficelés pour démarrer. »

Contact :

Les candidatures pour la seconde édition du Prix EcoVisionnaires sont ouvertes jusqu'au 31 juillet !