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Covid-19 : ces femmes en première ligne – Delphine Bedel, aide-soignante au CHU de Dinan (22)

Delphine Bedel, “je préfère aider les gens”

“J’ai surmonté pas mal d’épreuves dans ma vie, le Covid-19 en est une de plus”. C’est de cette manière que Delphine Bedel conçoit les choses. Être toujours dans l’action et faire fi des obstacles.

Une femme sur le front

Pas de confinement pour cette aide-soignante du centre hospitalier René Pleven, à Dinan. Avec des horaires de service à rallonge (seulement un jour de repos par semaine), pas le temps de s’appesantir sur des détails. Ce qui compte pour Delphine, c’est d’être au plus proche de l’autre. Bien que moins touché, le département des Côtes-d’Armor subit de plein fouet la crise sanitaire. Sur place, au centre hospitalier, c’est Delphine qui accueille aux urgences les cas suspects. Batterie de tests, vérification des constantes, les journées sont rudes et épuisantes autant pour les patients que pour le corps médical. Et pourtant, Delphine garde le cap. Ce qu’elle retient de sa profession, ce sont les rencontres fortuites mais heureuses, le contact avec ses patients. Un sourire, un geste tendre, un regard qui inspire confiance : il s’agit avant tout de rassurer, d’accompagner.  

 Une femme tournée vers l’autre

“Je préfère aider les gens”. Cette phrase résume l’état d’esprit de l’aide-soignante, dévouée et engagée. Qu’importe les risques, elle s’estime chanceuse de pouvoir encore travailler. Cela lui permet d’entretenir ce lien si précieux avec autrui. Son rôle ne se réduit pas à soigner. Chaque patient arrive dans un état physique et psychologique particulier. Delphine est à l’écoute, sans porter de jugement. Aimer les gens et avoir de l’empathie, tel est son credo. 

 Une dose d’humanité qui fait du bien

Entrée au centre hospitalier de Dinan il y a maintenant 14 ans, son expérience n’est plus à prouver. Pour éviter la pression quotidienne, l’aide-soignante peut compter sur ses collègues avec qui elle entretient une relation qui dépasse celle du travail. Se confier, discuter : c’est notamment l’occasion d’évoquer la question de l’après, celle du post-confinement qui inquiète Delphine. Les témoignages bienveillants, les élans de solidarité lui mettent du baume au cœur : dons de crèmes pour les mains, de jeux pour enfants, distribution de pizzas, de chocolats, dessins et mots touchants… Cette crise sanitaire aura au moins eu le mérite de susciter une “prise de conscience” dit-elle. Elle aussi entend les applaudissements de son quartier qui lui font “chaud au cœur” et elle ajoute que ses enfants sont les premiers à être au rendez-vous de 20h, pour taper dans leurs mains. 

 Une femme tenace et bienveillante

Mais comment concilier vie professionnelle et vie de famille dans cette situation instable ? Delphine dépose quotidiennement ses deux enfants de 5 et 9 ans à l’école, ouverte pour les familles de soignants. Le centre de loisirs du quartier s’est aussi engagé à les prendre en charge, même si les horaires d’ouverture ne correspondent pas toujours à son planning. “C’est mon métier, on savait qu’il y avait des risques, surtout aux urgences” conclut-elle. Son conseil aux Femmes de Bretagne,  bienveillant à son image : “Prenez soin de vous et surtout, restez chez vous”.